J’aurais aimé que tu n’aies jamais à connaître pareille atrocité, j’aurais prié pour que ton bonheur ne soit pas ainsi piétiné. Ta famille, tes amis, ton école. Ta vie, partie en fumé. C’était un de ces soirs d’hiver, ton esprit encore quelque peu embrumé, les fêtes de fin d’année fraîchement passées. Un de ces soirs où neige flottait dans le ciel, bercée par une légère brise, la quiétude planant sur la conscience collective. 2007, une année qui s’annonçait pleine de prestiges, de réussites et de joies. Toi-même, tu rêvais de grandes choses, en ce soir de janvier, entourée de tes parents, de tes proches.

Alors pourquoi désormais larmes coulent le long de ton visage. Pourquoi tes mains sont tâchées de sang. Tes parents, souriant quelques instants auparavant, gisent au sol, le regard dépourvu de toute vie. Cendres et particules volant dans ce qui semblait être ta maison, des cris se font entendre, dans les rues. Tu as peur, tu trembles. Et doucement, tu sens tes pieds se dérober sous ton poids, laissant ton corps s’écraser sur des planches de bois carbonisées. L’odeur de soufre s’estompe, tout comme celle de la chair carbonisée. Ta vision se floute, tandis que les dernières gouttes de ton sang s’échappent de ton corps. Tu fermes les yeux sur ce monde. Monde qui ne sera bientôt plus.

Je sais que tu ne comprends pas. Pourquoi tu es arrachée à la vie. Que s’est-il passé, sur cette planète. Eh bien, tout commença lors des années 1400, quand l’homme dû réaliser un acte contre-nature, afin de sauver l’humanité. Combattre le mal par le mal, ils ne se doutaient pas qu’ils causeraient plus de dommages encore. C’était reculer pour mieux sauter, acte désespéré. Ce danger, ces dangers, avaient pour noms « abominations », au temps où ils furent découverts. Des êtres différents des humains en tous points, venus d’une autre époque. Cannibales, peut-être, meurtriers, pour sûr. Très vite, ils furent distingués en deux races, sous l’appellation de vampires, et loup-garous.

On les accusait de bien des malheurs. Présages de maladie, de déchéance, de mort. Se nourrissant alors de vies humaines, dépourvus de compassion et de retenue. Ils étaient origine de fièvre atroce, chez certains individus, souvent en les mordants, parfois sans même les touchers. Ils créèrent ainsi leur propre ennemi, des combattants par la suite nommés hunter. Ces humains vouaient par la suite leur vie à l’extermination de ces races, devenue préoccupation première. Obsession devenue si grande qu’ils réalisèrent l’impossible, enfermant ainsi les prédateurs dans une dimension parallèle.

Tout se passa dans la ville Russe de Jigen, tandis que les combats étaient nombreux, emplis de violence. Une brèche fut ouverte, au centre même de la ville. La lutte fut rude, mais tous les ennemis présents furent prisonniers de l’autre monde... Pour ce que les hunters pensaient être l’éternité. Les derniers de leurs races, réduit à un nombre insignifiant, n’étaient plus préoccupants. Personne n’aurait pensé devoir refaire face à pareil chaos, et l’histoire fut oubliée, classée comme étant une légende Russe. Les hunters ne pouvaient envisager les conséquences de leurs actes, inconscients.

Et tu es là, victime de leur bêtise, déjà dans l’au-delà. Ce soir, tandis que tu regardais à ta fenêtre, tu vis vague de feu dans le ciel. La brèche s’était ré ouverte, libérant la dimension parallèle - scellant le destin de l’humanité. L’explosion créée par le choque ravagea les 3/4 de la planète. Elle dévasta toute vie « mortelle » sur son passage, laissant uniquement quelques survivants aux antipodes de l’épicentre. Ainsi qu’à Jigen, noyau de l’explosion. Bien que détruite, aucuns morts ne fut à déplorer. Les humains se réfugiant dans des caves, s’enfermant dans des bunkers, disparaissant alors de la conscience de tous. Même aujourd’hui, qui peut dire s’ils sont encore en vie. Mais sais-tu qui a refait son apparition ? Qui foule de nouveau ce sol dévasté ?

Les hunter de nouveau mobilisés par la réapparition des vampires et loup-garous, désormais libres. Tous semblant se préparer à l’affrontement. La ville de Jigen attira les regards, les hunters ainsi que les « abominables » survivants de la tempête finissant par s’y regrouper. Trop d’énergie surnaturelle poussa même certains morts à refaire surface, sous une forme spectrale, des esprits. Toi, qui es là, à m’écouter, ne te sens-tu pas chanceuse. Chanceuse d’avoir poussé ton dernière souffle sur cette Terre, avant que celle ne devienne un véritable enfer ?

as.